À la Cordée, que ce soit dans notre mode d’organisation ou auprès des coworkers, nous tentons au maximum d’instaurer des pratiques participatives. Ou collaboratives. Ou peut-être coopératives… Mais dites-moi, on ne s’y perdrait pas un peu dans ces termes ?
Récemment j’ai participé à la formation Animacoop, ce qui m’a amenée à réfléchir au sens de ces mots. Dans le monde des entreprises « libérées » , « holacratiques » ou « horizontales » , ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver. D’autant que ce sont des termes que l’on emploie de plus en plus à l’oral, au quotidien, comme ici, dans nos articles ! Et si on revenait un peu aux définitions ?
Définitions
Qu’entend-on par « communauté » ?
Nous voulons ici vous parler d’un mot que l’on emploie beaucoup, la « communauté ».
D’après le site du CNRTL, une communauté, dans son acception d’ordre social et plutôt générique, est un « état, caractère de ce qui est commun à plusieurs personnes » . Les personnes, qui constituent un groupe formé autour d’un bien commun ou d’une cause commune, partagent un sentiment d’appartenance.
La communauté respecte autant le groupe que la place de chaque individu. Si toutefois ce n’est plus le cas, et si elle se replie sur elle-même, alors elle tombe dans le communautarisme, et c’est tout ce que l’on veut éviter !
Qu’entend-on par « participation » et « coopération » ou encore « collaboration » ?
Tout d’abord, précisons que lors de ma formation à Animacoop, à Brest, nous avons insisté sur ce point : la distinction entre ces trois termes ne comprend aucune échelle de valeurs. On ne parle pas du « pire » ni du « meilleur ». Ce sont trois manières de s’engager, de mener à bien un projet, selon un degré d’implication variable.
Participer
Participer à un projet, c’est y prendre part volontairement, mais sans pouvoir décisionnaire. C’est être sollicité·e, prendre en compte l’avis des parties prenantes, mais sans leur donner de caractère décisionnaire.
Coopérer
Les définitions de coopérer et collaborer varient selon les sources et sont encore quelque peu instables (avec plaisir pour échanger avec vous à ce propos !). En outre, dans un cadre juridique, il existe des statuts appelés aussi « coopératifs », comme les SCOP ou SCIC. Une entreprise est dite « coopérative » quand elle fonctionne selon les principes définis par ce type de statuts. La Cordée n’est pas une entreprise coopérative à ce jour, même si certains de ces principes nous correspondent et que nous tendons à les appliquer à notre format actuel d’entreprise.
Dans une acception plus large, le projet qui émerge, écrit et dirigé par un groupe ou une personne, permet la coopération de toutes les parties prenantes qui œuvrent à la même finalité, d’après des rôles définis de manière plus ou moins collective. Les tâches sont réparties et rationalisées, tout en laissant la possibilité à chacun, ou chaque groupe de développer des pans du projet en autonomie .
Ainsi, la coopération n’est pas le plus poussé des modes d’organisations collaboratives.
Collaborer
Enfin, la collaboration est le mode de répartition des tâches qui demande le plus d’autonomie de la part des groupes et individus constituant le projet, et qui leur offre une plus grande liberté d’action. Chacun peut apporter et développer ses idées. Il est nécessaire dans ce mode-là d’accepter une certaine forme de chaos duquel émergeront des groupes indépendants les uns des autres dans leur organisation interne et leur prise de décision. Néanmoins, il est important de maintenir le cap général grâce, par exemple, à une charte commune et un objectif bien défini collectivement.
Et donc ?
Ainsi, toutes ces définitions peuvent vous-mêmes vous permettre de comprendre et de situer la création et la coordination de l’un de vos projets collectifs. Cela s’applique en effet à tout travail en groupe : projet, entreprise, association…
Alors, êtes-vous plutôt dans le participatif ou le collaboratif ?