On oppose ou compare souvent les différents accompagnements disponibles pour les entrepreneurs en création.
Incubateur, pépinière, accélérateur, coworking, couveuse, coopérative d’activité : ils sont tous différents et sont parfois complémentaires. Les entrepreneurs sont à la fois membres d’une coopérative d’activité et d’un espace de coworking, d’un incubateur et d’un coworking ou d’une pépinière et d’un incubateur.
Nous sommes les premiers à orienter les entrepreneurs vers la ou les solutions les plus adaptées à leur besoin.
Cependant, nous observons l’évolution de la Cordée et du coworking à Lyon, à Rennes, à Paris, à Annecy, mais aussi en milieu rural. Et il nous semble que le coworking tend de plus en plus à prendre un rôle d’incubateur informel, d’incubateur par la communauté.
Le coworking, incubateur “par la communauté”
Cela prend plusieurs formes :
L’orientation par les membres et l’animateur
Au cours de tous les moments d’échange et de convivialité (repas, apéro, café partagé) ou par le biais de l’animateur (le Couteau Suisse chez nous), la bienveillance fait son effet, et les entrepreneurs parlent des blocages du moment. Il est bien rare que quelqu’un ne connaisse pas la personne ou l’institution qu’il faut, qu’il s’agisse d’une banque, d’un développeur ou d’un contact dans un grand groupe.
Le réseau de compétences
Au delà de l’orientation, la plupart des espaces de coworking proposent aujourd’hui un annuaire des compétences de la communauté, où l’on trouve des gens fort calés dans leur métier.
L’entraide quotidienne
Partager des contacts, c’est la première étape de l’entraide. Mais comme on est dans un milieu solidaire, personne n’hésite à prendre un moment pour aider et régler immédiatement un problème. Au sein de la Cordée, ça prend parfois la forme de “Coups de main“.
Les ateliers de formation
Du choix des statuts à l’usage des réseaux sociaux, de la découverte de la méthode agile au perfectionnement sous Photoshop, de la négociation à la gestion de la prévoyance pour son équipe, des dizaines d’ateliers ont lieu chaque année dans les espaces de coworking, et permettent de comprendre rapidement un point.
Les permanences d’experts
Lorsque la compétence n’est pas présente dans la communauté des membres, de plus en plus de coworking proposent des permanences hebdomadaires ou mensuelles d’experts : expert-comptable, spécialiste du financement, CCI, avocat, développeur, médiateur… Ils sont souvent capables d’aider en moins de 30 min, et peuvent ensuite réaliser une prestation longue si nécessaire.
L’ensemble de ces éléments forme un écosystème où l’on voit les projets accélérer et se pérenniser (vis-à-vis de projets sans accompagnement). C’est l’objectif même d’un incubateur.
Incubateur, oui, mais pas dans tous les cas
Par contre, cela ne fonctionne pas pour tous.
D’abord, cela demande une vraie autonomie dans la création d’entreprise. On trouve par le biais du coworking tout ce que l’on cherche. Mais cela demande de savoir ce que l’on cherche.
Tout bête ? Pas tant que ça. Exemple : un espace de coworking est un bon endroit pour être conseillé sur les outils de financement. Mais il faut savoir le montant dont on a besoin. Et ce n’est pas si simple…
Il en est de même pour les médiums de communication, la formation aux réseaux sociaux, le choix des statuts ou l’identité de son site internet. On trouve tous les conseils du monde, à condition de savoir poser la question.
Ensuite, il faut oser demander. Les membres d’un coworking sont fondamentalement bienveillants, et prêts à prendre du temps pour aider. Mais on n’ose parfois pas déranger les autres, en particulier quand on vient d’un milieu professionnel où l’on échange peu. Pas d’excès de timidité, donc !
Enfin, cela ne convient pas à tous les projets. En particulier les projets très technologiques, qui ne veulent pas dévoiler une partie de leur projet, ce qu’une communauté coworking requiert pour fonctionner comme un incubateur, orienter, conseiller et soutenir. C’est d’ailleurs pour cela que la plupart des incubateurs sont dédiés à des niches technologiques assez pointues. C’est là que l’incubateur traditionnel est le plus adapté.
Une fois posées ces limites, il nous semble malgré tout que le coworking est aujourd’hui un puissant incubateur informel, à même d’aider nombre de projets. Et c’est heureux, car de nombreux entrepreneurs, de par la nature de leur projet, ne trouvent pas leur place dans des incubateurs traditionnels.
Envie d’en discuter, ou de vérifier par vous-même ? Passez nous voir, on en parlera autour d’un café !
Vu d’une Coopérative d’Activités, les espaces de coworking se rapprochent d’un accompagnement informel et constituent ainsi un appui à la création d’activités. Pour moi, ils sont complémentaires aux autres modes d’accompagnement et ont ainsi su trouver leur place, au bénéfice des entrepreneurs : accompagnement /environnement informel qui, comme le dit Mickael ne convient pas à tous mais constitue un vrai plus.
N’oublions pas la nécessité du recul, de l’effet miroir, de la bienveillance que l’on trouve dans l’accompagnement individuel, au delà de l’effet Reseau des espaces de coworking ou des CAE.