Historiquement, nous ne voulions pas considérer les espaces de coworking ruraux de la Cordée différemment que les espaces citadins. Nous voulions y apporter la même offre, sans différence. Et par conséquent, nous n’avions pas voulu avoir une politique tarifaire dédiée à ces espaces.
Mais après deux ans et demi d’existence de la Cordée Lamure, il faut nous rendre à l’évidence : les besoins et la demande locale sont différents de ceux des espaces urbains, et l’offre doit être adaptée en conséquence.
Les différences
En milieu rural, les gens ont généralement de la place chez eux pour installer leur bureau. Ils n’envisagent donc pas un “budget bureau”, de la même manière qu’un citadin qui n’a pas la place et a besoin de s’installer hors de chez lui pour travailler.
Aussi, les encordés de Lamure sont souvent venus s’installer à la campagne (depuis la ville), avec un but de réduction de leur train de vie, avec l’idée de vivre mieux avec moins. Plus souvent qu’en ville, un seul adulte travaille par foyer. Si ces encordés ont une activité d’indépendant, c’est plutôt de la micro-entreprise, et des petits chiffres d’affaires annuels. Pas de quoi envisager de grosses charges mensuelles.
Les points communs
Ces encordés ont par contre besoin de sortir de l’isolement, plus important en milieu rural. Ils ont besoin d’appartenir à une communauté de semblables, de pouvoir échanger sur des sujets communs, partager leur vision du travail et des valeurs du vivre et travailler ensemble. Ils ont aussi à coeur de se soutenir sur le territoire, de contribuer à l’économie locale et à l’entraide locale.
En bonus, certains réalisent au passage que venir à la Cordée les aide à développer leur activité (les cas de contrats signés grâce à une rencontre fortuite sont fréquents) :).
L’offre tarifaire
En conséquence de tout cela, avec des tarifs égaux à ceux de Lyon, ou même de Paris, le frein économique à venir à la Cordée Lamure était réel. Des discussions ont été menées en début de l’été, d’abord avec Philippe, le membre de notre équipe le plus familier des situations rurales (grâce aux Eclaireurs), puis avec les encordés.
Une baisse de tarifs a été décidée, et appliquée rapidement pour les encordés (en juillet), communiquée plus largement en septembre pour les nouveaux membres. Cette dernière a aussi été rendue possible par un réaménagement de mon poste, dorénavant partagé entre le Syndicat Mixte du Beaujolais et la Cordée.
Résultat, financièrement, nous sommes à peu près à l’équilibre ! Plus de membres, plus de fréquentation, pour un chiffre d’affaires à peu près similaire mais avec des charges mieux maîtrisées. De bon augure pour l’avenir !